L’entrepreneuriat au féminin
A l’échelle du monde, le nombre de femmes créatrices ou chefs d’entreprises
est en augmentation. Mais c’est paradoxalement dans les pays les plus riches
que la proportion d’entrepreneures parmi les femmes a le plus de mal à
progresser.
Bonne nouvelle, de plus en plus de femmes se lancent dans
l’entrepreneuriat. C’est ce qui ressort de la dernière étude du GEM (Global
Entrepreneurship Monitor) menée par plusieurs universités dans 74 pays.
Depuis leur dernière étude, en
2015, ce sont près de 163 millions de femmes supplémentaires qui ont créé une
entreprise, tandis que 111 millions d’entre elles ont pris la direction
d’entreprises déjà constituées.
Pour parvenir à ces chiffres,
l’enquête du GEM calcule d’abord deux indices. En premier, le Taux d’activité
entrepreneuriale (TEA) des femmes, qui correspond au pourcentage d’entre elles,
qui, parmi la population adulte, lancent leur entreprise ou en dirigent une
récemment créée.
Ensuite, ce taux est comparé à
celui des hommes, pour obtenir la différence entre les deux. Là encore, par
rapport aux calculs fait il y a deux ans, le taux d’activité entrepreneuriale
des femmes a progressé de 10% et l’écart hommes/femmes a quant à lui diminué de
5%. Il y a donc eu plus de femmes que d’hommes qui se sont lancés dans
l’entrepreneuriat sur les deux dernières années.
Les pays les plus développés à la
traîne
Menée à l’échelle internationale,
cette analyse laisse toutefois apparaître de grandes disparités géographiques.
Et pas toujours dans le sens que l’on croit.
En effet, les zones les plus
paritaires en termes d’entrepreneuriat sont l’Asie, l’Amérique Latine et, dans
une moindre mesure, l’Afrique Subsaharienne.
En Indonésie, aux Philippines,
au Vietnam, au Mexique et au Brésil par exemple, la proportion de femmes
entrepreneures est égale voire supérieure à celle des hommes.
A titre de comparaison, le TEA
des femmes atteint près de 20% au Brésil et aux Philippines, mais n’est que de
3,4% en France (il était de 4% en 2015) et de 3% en Allemagne.
Une série de barrières
psychologiques et symboliques
Comment expliquer que les
femmes entreprennent plus dans les pays moins développés ? Les universitaires
ayant participé à l’étude expliquent que c’est la concurrence économique, plus
faible dans ces pays, qui laisse plus d’opportunités aux femmes.
Dans les économies plus développées au contraire, une série de
barrières psychologiques et symboliques découragent l’entrepreneuriat féminin.
D’après un sondage cité dans la même étude, 67% des femmes de pays moins
développés jugent qu’elles ont les capacités pour créer leur entreprise ou en
diriger une, tandis que dans les pays développés, elles ne sont que 35% à le
penser.
L’avenir appartient aux entrepreneuses
En Europe pour autant, ces perceptions évoluent positivement, le
nombre de femmes européennes estimant qu’il existe aujourd’hui de réelles
opportunités entrepreneuriales ont augmenté de 10% par rapport aux dernières
observations du GEM.
En tout état de cause, l’entrepreneuriat féminin ne devrait
faire que progresser dans les années à venir, en Europe comme dans le reste du
monde. Selon l’étude du GEM, une nouvelle génération est en chemin. En effet,
les chercheurs remarquent que la tranche d’âge la plus entrepreneuse chez les
femmes est celle des 25-34 ans, et ce dans tous les pays sondés.